Germaine Dieterlen
Naissance | 15 mai 1903 Valleraugue (Gard) |
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Décès | 13 novembre 1999(à 96 ans) Paris (17e) |
Nationalité | France |
Langue maternelle | Français |
École/tradition | Humanités – Africanisme – Européanisme |
Influencée par | Marcel Mauss – Marcel Griaule |
Distinction | Grande médaille d'or des explorations (1977) |
Germaine Dieterlen, née Germaine Teissier du Cros, est une ethnologue française, née le 15 mai 1903 à Valleraugue [1] (Gard) et morte le 13 novembre 1999 à Paris (17e).
Sommaire
1 Biographie
2 Œuvres
2.1 Publications (sélection)
2.2 Films
3 Notes et références
4 Voir aussi
4.1 Bibliographie
4.2 Articles connexes
4.3 Liens externes
Biographie |
Germaine Teissier du Cros est issue d'une vieille famille protestante des Cévennes.
Au début des années 1930, elle est collaboratrice de Georges Henri Rivière au Musée de l'Homme avec une de ses cousines par alliance Odette Teissier du Cros, ethnologue comme elle, qui fondera en 1963 le Musée cévenol au Vigan [2].
Elle épouse en 1933 Pierre Dieterlen.
Sous la direction de Marcel Mauss, elle a travaillé au sein des ethnies Dogon et Bambara avec, entre autres, Marcel Griaule, Jean Rouch, Solange de Ganay et Denise Paulme.
Elle débuta ses recherches au Mali en 1937 où elle poursuivit les travaux entamés par le repérage de la mission Dakar-Djibouti (voir Dakar et Djibouti) de Marcel Griaule et consorts.
Elle a été directrice d’études à l'École pratique des hautes études EPHE (Sorbonne) avec depuis 1956, la charge de l'enseignement : Religions de l'Afrique Noire. Michel Cartry reprendra ultérieurement cette chaire.
De 1956 à 1975, elle succède à Marcel Griaule comme secrétaire générale de la Société des africanistes.
En 1962, elle fait partie de l'équipe du CNRS RCP no 11 Objet et méthodes d'une ethnosociologie comparée de l'Afrique noire.
Fin 1968, la RCP 11 évolue, sous la direction de Germaine Dieterlen, pour devenir le Groupe de Recherche 11, sous le nom de Étude des phénomènes religieux en Afrique occidentale et équatoriale.
En octobre 1971, elle préside le colloque La notion de personne en Afrique noire dont les actes du même nom paraîtront en 1973.
En 1974, le GR 11 du CNRS devint le LA221 Système de Pensée en Afrique Noire aux activités duquel Germaine Dieterlen participait activement.
En 1978 paraît un ouvrage collectif d'hommage qui lui est dédié Systèmes de signes avec des contributions de Claude Lévi-Strauss et Meyer Fortes.
Elle fut présidente du Comité du film ethnographique[3], qui siège au Musée de l'Homme, de 1966 jusqu'à sa mort.
Elle est une référence majeure, comme Marcel Griaule et Jean Rouch, sur le terrain de l'anthropologie visuelle.
À la demande de Jean Rouch, des funérailles Dogon ont été célébrées pour elle au Mali dans la falaise de Bandiagara (voir Bandiagara), en 2004.
Œuvres |
Publications (sélection) |
Renard Pâle. Ethnologie des Dogon. Institut Français d'Ethnologie. Marcel Griaule (posthume) et Germaine Dieterlen. 1965 531 pp.
Essai sur la religion bambara. Ed. de l'Université de Bruxelles, 264 p. 1996 (2° ed)
Les Dogon : Notion de personne et mythe de la création. L'Harmattan 115 pp
Textes sacrés d'Afrique noire. Germaine Dieterlen, Collectif, et Amadou Hampâté Bâ. 306 pp.
Le Titre d'honneur des Arou (Dogon, Mali). Paris 1982, 215 p.
Films |
- Films sur les rituels des Dogons au Mali (Cérémonies du Sigui) (coréalisation avec Jean Rouch)
1967 : L'Enclume du Yougo (38 min). Début des fêtes du Sigui. Les hommes rasés et vêtus du costume rituel du Sigui entrent sur la place publique en dansant la danse du serpent. Ils honorent les terrasses des grands morts des 60 dernières années.
1968 : Les Danseurs de Tyogou (27 min). Deuxième année du Sigui. Les hommes préparent les parures du Sigui avant de partir en procession vers les sites des anciens villages et revenir danser sur la place publique. Le lendemain la caverne des masques est préparée pour recevoir le grand masque à la fin des cérémonies.
1969 : La Caverne de Bongo (40 min). Troisième année du Sigui. Les dignitaires achèvent leur retraite dans la caverne du Bongo. Autour du vieil Anaï qui voit son troisième Sigui (il a donc plus de 120 ans) les hommes se préparent avant d'aller faire le tour du champ de lignage et boire la bière communielle.
1970 : Les Clameurs d'Amani (35 min). Quatrième année du Sigui. Interrogé par le chef de Bongo, le « renard pâle » donne la route du Sigui d'Amani. Précédé par les anciens, les hommes du Sigui commencent un itinéraire sinueux avant d'entrer sur la place rituelle.
1974 : L'Auvent de la circoncision (18 min). Septième et dernière année des cérémonies soixantenaires du Sigui. Les trois dignitaires de Yamé sont partis à Songo visiter, dans les falaises, les auvents des cavernes dont les parois sont couvertes de peintures consacrées au Sigui.
- Autres
- 1983 Sur les traces du Renard Pâle. avec Jean Rouch et Luc de Heusch - texte en anglais et film en ligne
Notes et références |
Biographie : Germaine Dieterlen, sur le site Africultures (consulté le 24 octobre 2016)
Daudé (Romain), "Odette Teissier du Cros, 1906 – 1997, De Paris aux Cévennes, itinéraire d’un disciple de Georges Henri Rivière". — In : Mémoires de l’Académie des Hauts Cantons, 2014-2015, Le Vigan : Imprimerie Clément, 2016.
Comité du film ethnographique
Voir aussi |
Bibliographie |
- Edmond Bernus, « Germaine Dieterlen et les bijoux touaregs », in Journal des africanistes, 2001, vol. 71, no 1, p. 63-68
Pierre Bonte et Michel Izard (dir.), « Germaine Dieterlen », in Dictionnaire de l'ethnologie et de l'anthropologie, PUF, Paris, 2008 (1re éd. 1991), p. 200-201 (ISBN 978-2-13-055999-3)
Luc de Heusch, « Ma dette de reconnaissance envers Germaine Dieterlen », in Journal des africanistes, 2001, vol. 71, no 1, p. 69-75
- Philippe Lourdou, « Germaine Dieterlen ou la nécessité du regard », in Journal des africanistes, 2001, vol. 71, no 1, p. 77-81
- Shinzo Sakai, « Madame Germaine Dieterlen, messagère d'une culture africaine pour l'autre bout du monde », in Journal des africanistes, 2001, vol. 71, no 1, p. 191-194
- Michel Izard, « Germaine Dieterlen (1903-1999) », Encyclopædia Universalis, notice en ligne.
Articles connexes |
Liste d'anthropologues.
Germaine Tillion, (1907-2008), ethnologue et résistante.
Liens externes |
Notices d'autorité : Fichier d’autorité international virtuel • International Standard Name Identifier • Bibliothèque nationale de France (données) • Système universitaire de documentation • Bibliothèque du Congrès • Gemeinsame Normdatei • Bibliothèque nationale de la Diète • Bibliothèque royale des Pays-Bas • Bibliothèque universitaire de Pologne • WorldCat
- Ressources relatives à la recherche : Dictionnaire prosopographique de l'École pratique des hautes études • La France savante • Isidore • Persée
- Thèmes
La Yasigui et le Renard Pâle (article par Marc-Henri Piault)
- Films
Hommage à Marcel Mauss: Germaine Dieterlen, un film de Jean Rouch (1977)
Paroles (80 min.) – entretiens avec Jean Rouch, Germaine Dieterlen et Brice Ahounou filmés par Ricardo Costa au Musée de l'Homme (1998) Voir: Brice Ahounou, passeur d’images nécessaire à la mémoire des mondes – article de Stéphane Aubouard sur le journal Libération, 20 Juillet, 2017
Jean Rouch, le « sorcier blanc » qui filmait l’Afrique – film de 3 minutes de la RFI sur Orange
Jean Rouch et Germaine Dieterlen, l'avenir du souvenir - un film de Philippe Costantini (2005)
Sur les traces du Renard Pâle – un film de Luc de Heusch (extrait)
- Hommages et textes
Germaine Dieterlen, hommage du 19e Bilan du Film Ethnographique
- Archives sonores
Fonds Germaine Dieterlen, enregistrements sonores inédits et édités collectés par G. Dieterlen au Mali de 1953 à 1975, conservés par le Centre de Recherche en Ethnomusicologie.
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